Disparition du généalogiste Dennis Boudreau
Le 8 juillet 2021, est décédé à Providence au Rhode-Island É.U, Dennis Boudreau un descendant des Îles-de-la-Madeleine. Né le 2 mai 1950, il n’était âgé que de 71 ans et a été très actif dans ses recherches généalogiques jusqu’à la fin
Dennis Boudreau était le fils de Roland à Alphonse à Nectaire de Havre-Aubert aux Îles-de-la-Madeleine. Sa mère Anne-Marie, née Martineau en 1929, avait été adoptée par Alcide Gaudet et Amanda Vigneau en 1949.
Son grand-père, Alphonse Boudreau qui s’était marié à Havre-Aubert en 1919 avec Vénéda Doucet, quitta les Îles avec quatre autres membres de sa famille pour travailler dans les filatures de la Nouvelle-Angleterre vers les années 1920.
En 1955, Dennis Boudreau est ordonné prêtre tout en ayant commencé ses recherches généalogiques sur les Acadiens des Îles et même sur ceux qui s’étaient dirigés vers le Saguenay, la Côte-Nord et les Maritimes, ce qui l’amena à visiter les Îles en 1980 pour terminer ses recherches sur son premier répertoire des mariages aux Îles-de-la-Madeleine Par la suite, son Dictionnaire généalogique des Îles-de-la-Madeleine 1793-1948, un ouvragede 3 900 pages divisé en quatre volumes, fut publié en 2001. Cet ouvrage sert de base à tous ceux qui veulent pousser les recherches sur leurs ancêtres ayant passé par les Îles. Dennis Boudreau quitta la prêtrise vers 1990 pour avoir plus de temps pour pousser plus loin ses études généalogiques. .
Dennis Boudreau a contribué à faire connaître l’histoire acadienne aux États-Unis, particulièrement en Nouvelle-Angleterre, en donnant des conférences et en publiant de nombreux articles dans des revues d’histoire. De plus, il est de la catégorie des généalogistes qui a su s’appuyer sur le travail de ses prédécesseurs. Ses recherches ont permis de corriger des erreurs généalogiques chez Bona Arsenault ou ailleurs. Mais il savait être humble et se disait conscient de ses propres erreurs en faisant de nouvelles découvertes. Comme il suivait les articles publiés sur mon blog www.paulinecarbonneau34.wordpress.com, il ne tardait pas à communiquer avec moi pour me faire part de ses nouvelles découvertes. Ainsi, j’ai pu connaître des mystères entourant des secrets de famille..
Une version revue et corrigée du Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine était sur le point de paraître quand il est tombé malade. Comme il était conscient qu’il ne s’en remettrait pas, il a gravé 7 CD concernant ses archives en mai 2021 et le Centre régional d’archives des Îles (CARDI) les a reçus deux jours avant son décès survenu le 8 juillet 2021.
Bien que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer cet imminent chercheur, il n’hésitait pas à communiquer avec moi régulièrement Il y a environ deux à trois ans, il m’a fait parvenir nos liens de parenté que je veux partager avec vous.
François Boudrot et Jeanne Landry
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François Boudrot et Marie Boudrot
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Lazare Boudrot et Rose Vigneau
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Benjamin Boudreau et Luce Chiasson Madeleine Boudreau et Gabriel Boudreau
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Samuel Boudeau et Appoline Gaudet Alvina Boudreau et Constant Doucet
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Suzanne Boudreau et Clodomir Carbonneau Vénéda Doucet et Alphonse Boudreau
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Cornélius Carbonneau et Aurélie Bouffard Roland Boudreau et Anne Gaudet
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Pauline Carbonneau Dennis Boudreau
Source : CARDI Dennis M. Boudreau, Le leg inestimable d’un grand généalogiste
Lignée ancestrale paternelle de Dennis Boudreau
Michel Boudrot m. 1641 Michelle Aucoin
Port-Royal
Abraham Boudrot m. 1686 Cécile Melanson
Port-Royal (Charles et Marie Dugas)
François « Manne » Boudrot m. 11 janvier 1717 Jeanne Landry
Port-Royal St. Jean-Baptiste (Claude et Marguerite Thériot)
Joseph Boudrot m. 1752 Louise Arsenault
Malpèque (Claude et Marguerite Richard)
Joseph Boudrot m. 1782 Élisabeth Boudrot
Havre-Aubert I.M. (Joseph et Marguerite Chiasson)
Benoit Boudreau m. 6 sep.1803 Geneviève Boudreau
Havre-Aubert N-D de la Visitation (Louis et Louise Dugas)
Hyppolite Boudreau m. 14 janv. 1851 Mélanie Bourgeois
Havre-Aubert N-D de la Visitation (Charles et Françoise Bourque)
Nectaire Boudreau m. 2 mai 1892 Esther Cormier
Havre-Aubert N-D de laVisitation (Samuel et Philomène Turbide)
Alphonse Boudreau m. 1er oct. 1919 Vénéda Doucet
Havre-Aubert N-D de la Visitation (Constant et Malvina Boudreau)
Roland Boudreau m. 18 juin 1949 Anne Martineau-Gaudet
Centradale, R.I. St-Laurence ( Barthélemy et Soufrina Béliveau)
Dennis Boudreau 2 mai 1950- 8 juin 2021
Source : Dennis Boudreau Dictionnaire généalogique des familles des Îles-de-la-Madeleine 1793-1948
Les Chevrier: de Rigaud aux Îles-de-la-Madeleine
Joseph Chevrier, fils de Jean Chevrier et de Françoise Delan de Bourgogne, en France, fu le premier de ce patronyme à s’établir en Nouvelle-France vers 1760, où il épousa Marie-Madeleine Cholet à Pointe-Claire en 1761. Son fils, Joseph Chevrier épousa Marie-Josèphe Charlevoix à Vaudreuil en 1786.
À Rigaud. Joseph Chevrier épousa Marie-Joseph Riel en 1811. Selon la tradition orale, le fils de Marie-Josèphe Riel, Antoine Edmond Chevrier aurait été parmi les Patriotes et aurait été emprisonné au Pied du Courant si bien qu’il s’enfuit aux Îles-de-la-Madeleine vers 1840. En 1846, il épousa Marine Boudreau de Havre-Aubert et s’établit à Bassin ou il mourut en 1905.
Les fils d’Edmond et de Marine Boudreau, Joseph-Alphonse marié à Lédée Cormier. Adélard marié à Marie Deveau, Procule marié à Agathe Vigneau, assurèrent la descendance des Chevrier aux Îles Quant à Praxède après être passé par le Cap Breton, il s’établira en Nouvelle-Angleterre où il où il décédera à Eastport en 1948.
La longévité des Chevrier des Îles est remarquable. Avila Chevrier, descendant d’Adélard s’est éteint à l’aube de ses 104 ans. Wilfrid Chevrier, descendant de Procule a vécu jusqu’à 101 ans.
Des filles de Joseph D, fils de Procule atteignent un âge vénérable. Cécile est partie pour l’au-dela à l’aube de ses 100 ans. Thérèse a fêté ses 100 ans le 20 septembre 2020 et Françoise sera centenaire dans cinq ans..
À l’exception de décès en bas âge. la majorité des Chevrier ont vécu jusqu’à un âge vénérable.
Gilles Vigneault, Ses racines acadiennes et madeliniennes
Gilles Vigneault est originaire de Natashquan, un endroit où les premiers Blancs à s’y installer étaient en partie des Acadiens des Îles-de-la-Madeleine.
Le premier Vigneau à débarquer en Nouvelle-France est Paul Vigneau originaire du Poitou, arrivé à l’Île d’Orléans vers 1670 où il épousa Françoise Bourgeois le 3 novembre de la même année. L’on retrouve son fils Maurice à Port-Toulouse en Nouvelle-Écosse où il se marie à Marguerite Comeau à Port-Royal en 1701. Leur fils Jacques Vigneau prend pour femme Marguerite Arsenault à Beaubassin en 1726
JeanVigneau surnommé « l’Écrivain » épouse par contrat à Beaubassin, Marie Bourgeois le 26 janvier 1755 avant d’être déportés sur la côte américaine où leur fils Étienne nait à Savannah en décembre. En 1763, la famille se retrouve à Miquelon où sont baptisés Étienne et ses deux sœurs nées à Boston. Le couple Vigneau-Bourgeois ainsi que leurs enfants durent s’exiler à La Rochelle (France) vers 1767, revinrent à Miquelon quelques années plus tard où ils passèrent une dizaine d’années pour ensuite retourner de nouveau à La Rochelle.
Quant au jeune Étienne Vigneau il épouse à Miquelon en janvier 1778 Marie Richard qui lui donnera un fils qui naîtra à La Rochelle. En novembre de la même année, devenu veuf, il épouse en secondes noces à La Rochelle Louise Cyr en 1781. Après la naissance de leur premier fils Jean-Édouard ils reviennent à Miquelon où quatre autres enfants naîtront. La famille d’Étienne Vigneau et de Louise Cyr arrivèrent aux Îles vers 1791 où Jean-Édouard Vigneau épouse à Havre-Aubert Ursule-Aimée Boudreau. Le fils du couple Vigneau-Boudreau, Placide se marie à Havre-Aubert avec Marcelline Boudreau le 10 janvier 1853.
En 1856, Placide Vigneau accompagné de ses frères Paul et Hilaire ainsi que leur famille partirent pour s’installer à Natashquan où ils rejoindront leur frère Jean qui a quitté les Îles l’année précédente. Le fils de Placide et d’Ursule, Jean Vigneau épousera Appoline Cormier le 16 novembre 1882 et leur fils Willie se mariera à Marie Landry le 9 janvier 1917. Leur fils Gilles verra le jour le 27 octobre 1928.
Tout comme un Québécois sur cinq, du sang acadien coule dans les veines de notre poète national Gilles Vigneault car ses ancêtres autant de côté paternel que maternel sont d’origine acadienne.
Charles Boudreau
Charles Boudreau, nommé le Petit Charles par les gens de Havre-Aubert, était un personnage qui meublait notre quotidien tout en nous faisant rêver de découvrir de nouveaux horizons. Lorsque nous le voyions se diriger vers le quai d’un pas rapide, nous savions que le Lovat était sur le point d’accoster au quai de Havre-Aubert. Ce bateau qui faisait la navette de Pictou aux Îles était l’un de nos liens avec l’extérieur.
Charles Boudreau est né le 21 décembre 1888. Il était le fils de Nectaire Boudreau et d’Adélina Cormier de Havre-Aubert. En 1913, il épousa Léda Bourgeois née le 4 juin 1888 et qui fut le dernier enfant que l’abbé Charles-Nazaire Boudreau baptisa avant de partir pour l’au-delà le 14 juin de la même année. De cette union naquirent cinq enfants : Cléophée, Léo, Thérèse, Gérard et Lucie.
Charles Boudreau était un homme engagé dans différentes causes. Malgré son jeune âge, il fit partie de l’équipe qui lança le Ponchon , un baril rempli de missives lancé à l’hiver 1910 dans l’espoir qu’il s’échoue sur la terre ferme pour que l’on connaisse l’isolement des Madelinots en hiver et que l’on y remédie. Plus tard, il fit partie de toutes les associations paroissiales. Il fut élu maire de la municipalité de Havre-Aubert de 1953 à 1957 et de 1960 à 1963. Pendant quelques années il assuma la fonction de Préfet de comté. Charles Boudreau avait à cœur le développement des loisirs pour les jeunes. Au début de son premier mandat comme maire de Havre-Aubert, il organisa un carnaval d’hiver et il dota les enseignantes et les élèves de l’endroit d’un après-midi de congé pour y participer.
Charles Boudreau était à l’emploi de différentes compagnies de navigation M. Fraser de Pictou qui opérait le S.S.Lovat ainsi que de la Clarke Steamship Co.qui assurait la liaison aussi des Îles avec la Gaspésie jusqu’à Montréal.
Charles Boudreau décéda le 22 février 1966 à l’âge de 77 ans et 2 mois. Une foule considérable lui a rendu un dernier hommage à ses funérailles célébrées le 24 février en l’église Notre-Dame-de-la-Visitation de Havre-Aubert, Un homme qui a marqué l’histoire des Îles était disparu.
Source : Centre d’archives régional des Îles Le Madelinot 10 mars 1966 p. 1
Pauline Carbonneau
Réalisation d’un rêve
Publication de mon autobiographie écrite selon une demarche historique à saveur féministe
Les neuf vies d’une femme par grands vents et accalmies
Je suis née aux Îles-de-la-Madeleine en 1934. À l’âge de 20 ans j’ai quitté ma terre natale pour Verdun, devenu depuis un arrondissement de la ville de Montréal. Après avoir rencontré le père de mes enfants, je suis déménagée en Gaspésie où j’ai fondé ma famille tout en conciliant ma profession d’enseignante ainsi que mon engagement dans la communauté. À la suite de mon divorce et du départ de mes enfants pour les études, je reviens en ville. C’est dans ce milieu que je peux me réaliser professionnellement et personnellement. Dans ma 80e année, je choisis de vivre en résidence pour y finir mes jours sereinement.
Aînée d’une famille de neuf enfants et rendue à la dernière étape de ma vie, je ne regrette rien de mon parcours de femme qui n’a pas toujours été facile. Toutes les embûches rencontrées m’ont fait grandir et ont contribué à me rendre autonome. Même si mon corps vieillit, j’espère conserver ma vivacité d’esprit et vivre en toute sérénité pendant les années qui me restent tout en m’engageant activement dans mon milieu et en me consacrant à ma passion préférée : l’écriture.
Ce livre est en vente au coût de 30$ dans les librairies du Québec et dans différents lieux aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie dans la Baie des Chaleurs ainsi que chez l’auteure.
Des Acadiens à Havre Saint-Pierre avant 1857
En 1857, un groupe de Madelinots pour la plupart d’origine acadienne, quittèrent les Îles-de-la-Madeleine pour s’installer à Pointe-aux-Esquimaux devenue par la suite Havre Saint-Pierre. Firmin Boudreau ainsi que sa femme Pélagie Cormier étaient à la tête de ce groupe. (Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine pp.207-209)
Des Acadiens étaient déjà installés à Havre Saint-Pierre en 1763. Ils étaient pour la plupart des réfugiés qui avaient évité les déportations de 1755 et de 1758 et par la suite échappé à la chasse aux réfugiés acadiens qui a pris fin avec la signature du traité de Paris le 10 février 1763.
Le regroupement d’Acadiens établis à Havre-Saint-Pierre en 1763 comprend 58 individus répartis dans 11 foyers ayant à leur tête 11 hommes et 11 femmes et 2 foyers dirigés par deux veuves. Ces familles se partagent 34 enfants, à l’exception de Paul Doucet et de Marie Poirier qui sont sans enfant en 1763. Des liens de parenté existent entre les familles. Les patronymes Arsenault et Poirier dominent. Les autres sont Bernard, Bourque, Doucet, Gaudet, Girouard, Pitre et Savoie. La plupart des Acadiens installés à Havre-Saint-Pierre en 1763 seraient arrivés en 1761-1762. Ils auraient d’abord été engagés par Gamaliel Smethurst un Britannique qui avait passé quelques années dans le Maritimes. Il avait eu aussi une entreprise de pêche dans la Baie des Chaleurs.
La plupart des Acadiens énumérés à Havre Saint-Pierre en 1763 provenaient de la région de Beaubassin, quelques-uns seulement étaient de l’Île Saint-Jean.
En 1765, une liste dressée par le capitaine Joseph Williams indique qu’il y a une augmentation de population de 58 à 84 individus, à Havre-Saint-Pierre bien que quatre familles avaient quitté les lieux. Cette augmentation s’explique par le déménagement de toutes les familles de Moulin-à-Vent à Havre-Saint-Pierre.
La plupart des familles acadiennes sont demeurées à Havre-Saint-Pierre jusqu’à la fin des années 1960. Selon le recensement effectué au mois de juillet 1768, il y avait à Havre-Saint-Pierre une population de 71 personnes dont 15 hommes, 13 femmes, 26 garçons et 17 filles.
L’établissement de Havre-Saint-Pierre dont la principale industrie était la pêche à la morue, avait été fondé en 1720 par la compagnie de l’île Saint-Jean, probablement propriété du Comte de Saint-Pierre qui avait reçu en concession l’île Saint-Jean, Miscou et les îles-de-la-Madeleine. Les premiers habitants étaient presque tous venus de France. Havre-Saint-Pierre fut complètement vidé de ses habitants lors de la déportation de 1758 et ils furent transportés en France.
Firmin Boudreau et les passagers de la Mariner retrouvèrent-ils des Acadiens sur les lieux, lorsqu’ils débarquèrent à Havre-Saint-Pierre.?
Pauline Carbonneau
Sources :
Pauline Carbonneau Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine pp. 207-209 et p. 56.
Georges Arsenault et Earle Lockerby Les Acadiens à l’île Saint-Jean et aux îles de la Madeleine dans les années 1760 Havre Saint-Pierre pp. 123-132 Les cahiers de la Société historique acadienne, Vol. 47, no 3, Septembre 2016
Photo : Havre Saint-Pierre, 1936. Collection Histoire régionale Société historique de la Côte-Nord
Premier mariage aux Îles-de-la-Madeleine
Le premier mariage célébré aux Îles-de-la-Madeleine aurait eu lieu, semble-t-il, à l’hiver 1762-63 entre Michel Comeau et Françoise Pitre par contrat naturel, devant quatre témoins dont nous ignorons les noms. Leur fille Françoise est née et ondoyée aux Îles le 18 septembre 1763.
Le baptême de Françoise Comeau eut lieu à l’église Saint-Joseph de Lauzon le 24 septembre 1763, peu de temps après l’arrivée de ses parents dans cette ville. Deux jours plus tard, ses parents ont vu leur mariage béni dans cette église.
Dans l’acte de réhabilitation de leur mariage, Michel Comeau et Françoise Pitre déclarent s’être mariés aux Îles pendant l’hiver 1762-63.
Qu’est-ce qui peut justifier cette découverte généalogique?
Les actes de baptême de Françoise Comeau ainsi que le mariage de ses parents sont conservés dans les registres de l’église Saint-Joseph de Lauzon/Pointe Lévy
Michel Comeau était probablement l’un des Acadiens engagés par Gridley qui reçut un permis temporaire pour la chasse aux phoques et aux morses ainsi que la pêche en 1761 (Découverte et peuplement des Îles-d-e-lka-Madeleine pp.66-70)
Deux des 22 Acadiens parmi les engagés de Gridley avaient amené avec eux des équipages d’hommes pour travailler aux Îles ainsi qu’un certain nombre de femmes. Parmi ces hommes se trouvait le frère de Françoise Pitre, Jean-Baptiste qui était marié avec Marguerite Arseneau, une fille de Pierre Arseneau, l’un des 22 Acadiens engagés de Gridley. Ceci pourrait expliquer la présence de Françoise Pitre aux Îles en 1762-63.
De nombreux mariages ont été célébrés devant des témoins laïques car aucun prêtre ne s’est fixé aux Îles avant 1774, bien que les habitants de Havre-Aubert avaient demandé les services d’un prêtre en 1763 et que le peuplement de l’archipel était bel et bien commencé.
Pauline Carbonneau, auteure de Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine
Source : Recherches de Dennis Boudreau et de Stephen White
Ma grand-mère paternelle, Suzanne Boudreau
Suzanne Boudreau n’était pas une femme publique mais c’est elle qui m’a légué ses racines acadiennes. Je lui en suis très reconnaissante.
Ma grand-mère est née le 11 novembre 1877 à Havre-Aubert de l’union de Samuel Boudreau et d’Appoline Gaudet. Le 13 janvier 1902, elle épousa Clodomir Carbonneau à Havre-Aubert. De cette union naquirent neuf enfants Carbonneau:
- Béatrice née le 16 octobre 1902. Elle décéda le 29 juin 1903.
- Une autre Béatrice lui succéda le 6 décembre 1903
- Mon père Cornélius vint au monde le 27 juin 1905
- Suivront Hénédine qui est née le 25 novembre 1908
- Claudia le 4 mai 1910
- William le 13 juin 1912
- Julienne le 17 juin 1914
- Clémentine le 2 novembre 1916
- et Françoise, la cadette née le 13 décembre 1918, précédera grand-mère dans la tombe le 15 octobre 1944.
Ma grand-mère Suzanne Boudreau était une grande dame au regard un peu triste. Excellente couturière, elle réussissait tellement bien les vêtements taillés dans du « vieux » qu’on en oubliait souvent la provenance. Et que dire de ses talents de cuisinière. Ses « galettes blanches » étaient tellement délicieuses qu’un jour, nous lui en avions fait boulanger deux fois dans la même journée. Il faut dire que c’était une fête lorsque nous l’avions comme gardienne.
Malheureusement elle décéda une veille de Noël, le 24 décembre 1946. Ce soir là mon père est arrivé à la maison en pleurant et demanda à ma soeur Noëlla et à moi d’aller à la messe de minuit pour la recommander aux prières des paroissiens de la paroisse Notre-Dame-de-la-Visitation de Havre-Aubert. Âgées de 12 et de 11 ans, Noëlla et moi avons fait le chemin à pieds du « Petit Ruisseau » jusqu’à l’église en tremblant de peur. Heureusement que grand-père Bouffard nous ramena à la maison en carriole. Les fêtes du Noël 1946 furent tristes pour la famille mais ma mère Aurélie Bouffard avait tenu à ce que les décorations de Noël restent accrochées aux fenêtres de notre maison pour ne pas perturber pour ses enfants.
Lignée paternelle de Suzanne Boudreau
Michel Boudreau Port-Royal 1641 Michelle Aucoin
Abraham Boudreau Port-Royal 1686 Cécile Melanson
(Charles et Marie Dugas)
François « Manne » Boudreau Port-Royal 11 janv. 1717 Jeanne Landry
(Claude et Marguerite Thériot)
François Boudreau Havre-Aubert 1772 Marie Boudrot
(Joseph et Marguerite Chiasson)
Lazare Boudreau Havre-Aubert 21 nov. 1809 Marie-Rose Vigneau
(Jacques et Anastasie Cyr)
Benjamin Boudreau Havre-Aubert 10 janv. 1843 Luce Chiasson
( Louis et Anastasie Lapierre)
Samuel Boudreau Havre-Aubert 31 janv 1871 Appoline Gaudet
( Simon et Geneviève Boudreau)
Suzanne Boudreau Havre-Aubert 13 janv 1902 Clodomir Carbonneau
(Jean-Baptiste et Clémentine Corriveau)
Pauline Carbonneau, auteure de Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine
Photos :
- Suzanne Boudreau (1877-1946)
- son mari Clodomir Carbonneau (1874-1947)
- sa fille cadette Françoise Carbonneau (1918-1944)
La famille de François “Manne” Boudreau et de Jeanne Landry, famille pionnière des Îles-de-la-Madeleine
À l’arrivée des Miquelonnais aux Îles-de-la-Madeleine en 1792 ou en 1793, plusieurs familles étaient déjà installées aux Îles-de-la-Madeleine. (Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine pp. 71-77) À la suite de l’étude de documents découverts récemment, les historiens Georges Arsenault et Earle Lockerby en viennent à la conclusion que la famille pionnière des Îles-de-la-Madeleine est bien celle de François « Manne » Boudreau et de Jeanne Landry.
Cette famille demeurait à Tracadie, Île Saint-Jean jusqu’à la déportation de 1758. François « Manne » Boudreau et Jeanne Landry, âgés d’environ 70 et 63 ans, sont à cette époque parents de 12 enfants vivants, soit neuf filles et trois garçons. Sept de leurs enfants mariés (Marguerite, Jeanne, Joseph, Madeleine, Josèphe, Isabelle et Renée dite « la veuve Richard ») se retrouvent aux Îles en 1763. François, le plus jeune demeure toujours chez ses parents.
Les quatre autres enfants de François « Manne » Boudreau et de Jeanne Landry sont toujours à à l’Île Saint-Jean. Anne est à Moulin-à-Vent alors que Lisette, Charles et Judith sont à Tracadie.
Les fils de cette famille Boudreau prennent racine aux Îles-de-la-Madeleine.
Joseph avait épousé Louise Arseneau à Malpèque, Île Saint-Jean en 1752. Le couple avait trois enfants, Joseph, Marie et Modeste, lorsqu’il est arrivé à Havre-Aubert. Par la suite, naitront aux Îles, Jean qui s’expatriera à Miquelon, Henriette, Marguerite et Brigitte.
François avait épousé Marie Boudreau à Havre-Aubert en 1772 et le couple aura six enfants, trois filles, Madeleine, Marie-Marthe et Anne ainsi que trois garçons, Lazare, Joseph et Joachim qui assureront la descendance de François et de Marie Boudreau aux Îles.
Quant à Charles, il rejoint ses frères aux Îles vers 1780. Il s’était marié à Marie-Madeleine Chiasson en 1755 et il était à l’Île Saint-Jean en 1763. Ses fils Louis et Firmin assureront sa descendance aux Îles-de-la-Madeleine. Sa fille Marie-Madeleine née à Miquelon en 1767, épousera Hyppolite « Paul » Vigneau à Havre-Aubert en 1794.
Aucune des filles de François « Manne » Boudreau et de Jeanne Landry ne prendra racine aux Îles. Elles se déplaceront avec leur famille respective à l’Île Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick ainsi qu’à Chéticamp au Cap-Breton.
La découverte de ces deux documents sur les Acadiens présents à l’Île Saint-Jean et aux Îles-de-la-Madeleine dans les années 1760 précise les dates d’arrivée des premières familles aux Îles-de-la-Madeleine dans Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine pp.71-77
Pauline Carbonneau, auteure de Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine
Source : Les Acadiens à l’Île Saint-Jean et aux îles de la Madeleine dans les années 1760 par Georges Arsenault et Earle Lockerty Les cahiers de la Société historique acadienne, Vol.47 numéro 3, Septembre 2016
Acadiens habitant les Îles-de-la-Madeleine en 1763
Deux documents découverts récemment nous permettent d’apporter quelques précisions en ce qui concerne le peuplement des Îles-de-la-Madeleine par quelques engagés de Gridley dans Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine (pp. 67-70) et l’installation des premières familles dans l’archipel (pp. 71-77). Un document comprend la liste des Acadiens qui se trouvaient à l’Île Saint-Jean et aux Îles-de-la-Madeleine en 1763 et l’autre une liste d’Acadiens à l’île Saint-Jean en 1765. L’étude de ces listes a été faite par Georges Arsenault, et par Earle Lockerby deux historiens de l’Île-du-Prince-Édouard.
À la suite de l’étude de ces documents, les deux historiens constatent que le plus gros regroupement de familles acadiennes sur la liste de 1763 se trouvent aux Îles-de-la-Madeleine. On y compte 15 hommes, 16 femmes et 54 enfants regroupés dans 16 foyers pour un total de 85 individus. La liste des habitants des Îles-de-la-Madeleine est divisée en deux. Cela pourrait indiquer que les familles étaient regroupées sur deux îles, soit Havre-Aubert et Havre-aux-Maisons.
Il est mentionné dans la première partie de la liste intitulée « Isles de la magdelaine » les personnes suivantes :
- Joseph Arseneau et Marguerite Boudreau, 7 enfants
- François Boudrot et Jeanne Landry, 1 enfant
- Charles Doucet et Jeanne Boudrot, 6 enfants
- Joseph Boudrot et Louise Arseneau, 4 enfants
- Paul Arseneau et Jeanne Bernard, 2 enfants
Dans la deuxième partie de la liste intitulée « Magdelaine Isles » sont mentionées les personnes suivantes :
- Alexandre Arseneau et « John » Jeanne Arseneau
- Madeleine Boudrot, 5 enfants
- Jacques Arseneau et Marie Poirier
- Marie-Joseph Richard, veuve de Claude, 5 enfants
- Claude Arseneau et Marie Comeau, 2 enfants
- Claude Arseneau et Anne Arseneau, 1 enfant
- Pierre Poirier et Anne Arseneau, 3 enfants
- Jacques Haché et Josephte Boudreau, 7 enfants
- Joseph Minik Haché et Anne Haché, 1 enfant
- Jean Chiasson et Isabelle Boudrot, 1 enfant
- Charles Poirier et « Magin » Landry, 4 enfants
- La veuve Richard, 5 enfants
La plupart de ces familles demeuraient à l’Île Saint-Jean (Malpèque, Tracadie et l’Étang des Berges). Les autres étaient des familles qui habitaient la région de Beaubassin en 1755.
D’après les recherches de Rose-Délima Gaudet 22 Acadiens auraient été parmi les engagés de Gridley vers 1765. (Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine pp.67-68)
Parmi les Arseneau, nous retrouvons deux Claude sur la liste de 1763, qui ne sont pas mariés à Marguerite Richard comme celui répertorié parmi les engagés de Gridley. Nous retrouvons aussi parmi les engagés de Gridley, un Joseph Arseneau marié à Marguerite Boudrot et il serait le fils de Pierre et de Anne Boudrot.
Parmi les Boudrot, François « Manne » Boudrot et Jeanne Landry étaient parmi les premières familles installées aux Îles en 1763 et ainsi que leur fils Joseph marié à Louise Arseneau. Ces familles habitaient les Îles à l’arrivée des Miquelonnais en 1792 ou en 1793.
Charles Doucet marié à Jeanne Boudrot était aux Îles en 1763 et on le retrouve parmi les engagés de Gridley.
Jacques Haché marié à Marie Josephte Boudrot était aux Îles en 1763 et l’on retrouve ses fils Jacques-Philippe, Joseph et Cyprien parmi les engagés de Gridley.
Pierre Poirier marié à Anne Arseneau était aux Îles en 1763, tandis que le Pierre Poirier parmi les engagés de Gridley. aurait été marié à Louise Caissie, Aussi Charles Poirier et Marguerite Landry étaient aux Îles en 1763, tandis que le Charles Poirier parmi les engagés de Gridley, aurait été marié à Marguerite Vigneau d’après Rose-Délima Gaudet.
Jean Chiasson et Isabelle Boudrot étaient aux Îles en 1763 tandis que le Jean Chiasson parmi les engagés de Gridley aurait été marié en secondes noces à Marie-Josephte Dugas lors de la signature de son contrat avec Richard Gridley, toujours d’après Rose-Délima Gaudet.
Une veuve Richard et ses cinq cinq enfants habitaient les Îles en 1763. Était-ce la même qui s’était réfugiée à l’Île d’Entrée en 1793, d’après la liste rédigée par Coffin?
La majorité des familles qui habitaient les Îles en 1763 quittent l’archipel vers 1765, à l’exception de la famille de François « Manne » Boudreau et de Jeanne Landry. Elle peut être considérée comme la famille pionnière des Îles-de-la-Madeleine. (À suivre)
Pauline Carbonneau auteure de Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine
Source : Les Acadiens à l’île Saint-Jean et aux îles de la Madeleine dans les années 1760 par Georges Arsenault et Earle Lockerby. Les cahiers de la Société historique acadienne, Vol.47, no 3, septembre 2016.
Pauline Carbonneau, Histoire des Îles 